Florence Bouvry
Voyager est fatal aux préjugés, à l'intolérance et à l'étroitesse d'esprit- Mark Twain.
Cheminer le Monde-Penser l'actuel
Fabio la Roca
Claude Lévi-Strauss écrit dans Tristes Tropiques, 1955 :" Pour l’ethnologue, le voyage n'est pas un but : c'est un moyen, un moyen indispensable et ce qui compte, ce n'est pas du tout le côté touristique mais ce que nous rapportons de connaissances et d'informations ».
L'expérience du voyage est un vasistas sur le monde, une anthropologie du monde, un "Usage du monde" pour reprendre le titre de N. Bouvier, 1963. L'expérience du voyage c'est éprouver le rapport entre recueils géographiques-atlas- et géographie, entre géographie et littérature; c'est aussi la place de l'expression du moi dans le récit du voyage.
Service gratuit simple et accessible à tous
Pour Philippe Descola, la circulation des images, des objets nous fait croire que l’on partage un système de valeur universel. En dehors du désir de se procurer des biens sur un marché et d’avoir les ressources pour le faire, chacun des présents de la diversité humaine varie. Les modes de vie, les aspirations, les valeurs continuent à différer profondément. Notre présent, c’est-à-dire notre capacité à nous projeter dans l’avenir en faisant référence à un passé, diffère selon les lieux et les communautés. Le seul présent collectif, c’est celui de l’état de la planète, mais même celui-là n’a pas la même force, la même pertinence et la même urgence pour tout le monde.
Avoir la fonction d’auteur et prendre pour objet de réflexion le monde social, c’est avoir pour rôle de décrire, donner à voir et méditer sur notre contemporain, notre rapport au monde.
Réfléchir le présent c’est penser aux manières dont nous et les autres habitons- cohabitons le réel, l'actuel.
En octobre 2020, pour échapper aux obligations du Covid une escapade dans les Pouilles italiennes au moment où personne n’osait plus voyager. Se sentir libre en dépassant nos frontières françaises.
Photographies de l'auteur.
01/02/2024
Trajet 25-31 Mai 2023
● Dublin-Glendalough
● Glendalough-Cork
———————
● Cork-Adare.
● Rockcashel- Adare-Cliffs of Moher
-Kinvara-Galway
⸻⸻
● Galway-Skyroad
● Cliffden-Bundoran
● Sligo-Derry
● Derry-Chaussée des géants- Ballycastle
————————
● Ballycastle-Belfast
● Belfast-Newg-Grange
● New-Grange-Dublin
Description
La première impression que l'on retient en conduisant à gauche sur les petites routes de campagne très étroites de Dublin vers Cork est cette odeur de vaches laitières qui envahit l’air, cette odeur émanant du lait cru sortant du pis de la vache que l'on allait chercher à la ferme avec le pot en fer blanc "la laitière".
La campagne en ce mois de mai est fleurie de petites fleurs insignifiantes, exubérantes dont les anglais ont le secret.Des haies drues, inextricables, taillées au cordeau cernent la route dont émanent des senteurs multiples.
Ile verte quadrillée de pâturages encerclés par des haies denses, impénétrables, repères d'une biodiversité animale qui fait tant défaut ailleurs. Havre de paix, paysages ouverts, recroquevillés sur le passé de par les vestiges encore sur pieds.
Faire le tour de l'Irlande c’est déchiffrer les vestiges à ciel ouvert des temps préhistoriques comme les monuments mégalithiques et le tumulus de New-Grange; médiévaux comme à Kilkenny; c’est faire irruption dans les hauts lieux mythologiques, ces lieux fréquentés par les dieux celtiques comme la colline de Tara; c’est faire surgir les spectres sans visage des Vikings, harcelant les régions côtières irlandaises et pillant de nombreux monastères ceux-là mêmes qui fondèrent en 914 Waterford, la plus ancienne ville d’Irlande; c’est faire une incursion dans les paysages des tableaux du 19ème siècle de Rosa Bonheur, de Millet et voire même dans ceux des enluminures des riches heures du Duc de Berry au 15ème siècle.
Visiter l’Irlande c’est aussi observer les murs en pierres, la tourbe, c’est pousser la porte d’un pub pour y boire la Guinness, le wisky , l'irish- coffee; c’est respecter voire célébrer la Saint-Patrick.
Visiter l’Irlande c’est tenter de comprendre comment, d'une guerre d'indépendance contre les Britanniques, l'Irlande est-elle passée à une guerre civile ?
Visiter l’Irlande c’est observer ces communautés catholique et protestante qui vivent toujours en vase clos, dans des quartiers parfois séparés par des « murs de la paix », et où la majorité des écoles ne sont pas mixtes.
25 Mai 2023
Dublin-Glendalough-Cork 300km.
Avant le rattachement à l’Église catholique romaine au XIIe siècle, le christianisme pratiqué en Irlande était basé sur le monachisme. Parmi les nombreux ermitages et monastères qui virent le jour à travers tout le pays, l’un des plus importants est celui de Glendalough, dans les montagnes du Wicklow. Fondé au VIe siècle par un ermite, saint Kevin, il devint un haut lieu d’apprentissage pour les premiers chrétiens d’Irlande.
Glendalough
Petit hameau qui accueille les ruines d’un ancien monastère datant du VIème siècle. Situé en plein cœur du Parc National des Monts de Wicklow.
Saint Kevin’s Church -Glendalough-
Ruines de la cathédrale de Glendalough
Les routes de campagne de Dublin à Cork.
Cork
Nuit-Hôtel Sheilas Tourist sorte d’auberge de jeunesse en plein centre.
Arrivée à Cork en fin de journée.
Le centre historique de Cork est délimité par trois rues principales : Patrick Street, la rue la plus animée de la ville, avec ses magasins à la mode et ses boutiques dernier cri ; Oliver Plunkett Street, pleine de galeries et de pubs traditionnels ; et Paul Street, dont les rues sont bordées de cafés et de restaurants.
26 mai 2023
Cork- Galway 270 km
Rock of Cashel
Un ensemble médiéval avec une tour datant du 12ème siècle et une cathédrale gothique du 13ème siècle.
Le Rock of Cashel est un des sites historiques majeurs de l'Irlande. Il est situé à l'ouest de la ville de Cashel, dans le comté de Tipperary et dans la province de Munster. Les bâtiments qui ornent le sommet du rock of Cashel présentent une grande complexité par la juxtaposition de très nombreuses époques. Cette complexité n’empêche pas le site d’avoir une belle unité.
Adare
Le village d’Adare, fondé au XIIIe siècle, surplombe le gué de la rivière Maigue. Situé à seulement 18 kilomètres au sud-ouest de la ville de Limerick, Adare a acquis la réputation d’être l’un des villages les plus pittoresques avec ses cottages au toit de chaume. Avec une histoire et une culture qui remontent à plusieurs siècles, Adare incarne l’image de carte postale de l’Irlande. Des cottages au toit de chaume bordent sa large rue principale, abritant des boutiques d’artisanat et des restaurants, tandis que des bâtiments médiévaux et d’extraordinaires ruines anciennes et archéologiques constituent les points forts du village.
Le chateau de Desmond est situé en bordure du village d'Adare, juste à côté de la N21, sur la route principale reliant Limerick à Kerry. Le château a été érigé avec une ancienne forteresse circulaire vers le début du 13e siècle. Il est devenu une forteresse stratégique au cours des années turbulentes qui ont suivi. Il a été la propriété des comtes de Kildare pendant près de 300 ans, jusqu'à la rébellion de 1536, date à laquelle il a été confisqué et concédé aux comtes de Desmond, qui lui ont donné son nom actuel.
Le chateau de Desmond
Abbaye Trinitaire d' Adare Monastère de style néo-gothique érigé au XIIIe siècle.
Eglise saint Nicolas-Adare-
Sur la route entre Adare et Cliffs of Moher
Cliffs of Moher
Les falaises de Moher sont un élément important du paysage côtier de l’ouest de l’Irlande. Elles se distinguent par leur hauteur imposante, qui tombe à pic dans la mer, et par leurs formations rocheuses abruptes. D’en haut, on peut apercevoir des falaises, des grottes et un profil côtier varié. Le point culminant est le Branaunmore Stack, haut de 67 mètres. Elle faisait autrefois partie des falaises, mais a été séparée par l’érosion.
Le village de pêcheurs Kinvata sur la route vers Galway.
A la frontière des comtés de Clare et de Galway, Kinvata est un charmant village de pêcheurs dans une petite baie.
Le port de Kinvara
Nuit- Hotel Anno Santo Galway-
Au bout de la vieille ville, en bas de Quay Street, vous arrivez à la mer : au pont, tournez à gauche et vous trouverez devant vous l’arche espagnole du XVIe siècle. L’un des sites les plus photographiés de Galway est sans aucun doute The Long Walk, une rangée de cottages aux couleurs pastel à l’embouchure de la rivière Corrib.
Vue devant Rockbarton House Hotel, Galway.
27 mai 2023
Galway-Sky road -Bundaran 250 km
La Sky Road loop est une route circulaire de 16 km qui commence à Clifden et se dirige vers l’ouest jusqu’à la péninsule de Kingston. La route passe devant le château de Clifden et se divise en deux parties : la route inférieure et la route supérieure. La route inférieure offre une vue rapprochée de la côte, tandis que la route supérieure est plus populaire et offre des vues "d'immensité" sur l’ensemble de la région.
Vue depuis la Low Sky Road
Abbaye de Kylemore sur la route
C'est une abbaye bénédictine fondée en 1920 sur le site du château de Kylemore, dans le comté de Galway, à l'ouest de l'Irlande. Avec son église néo-gothique et ses jardins victoriens, c'est un des principaux lieux touristiques de la région du Connemara.
La course annuelle de la boucle de la Sky road
Nuit- Rolling wave Guesthouse-Bundoran
Bundoran est une station balnéaire du comté de Donegal. Le tourisme est une ressource majeure de la ville renommée pour ses bords de côtes optimaux pour les "surfeurs".
28 mai 2023
Sligo-Derry- Chaussée des géants-Bally castle-220 KM
La petite ville de Sligo, située à l’embouchure de la rivière Garavogue dans la baie de Sligo est le siège du comté. Ce qui fait l’attrait de Sligo c’est une atmosphère authentique, qui n’a pas succombé aux distorsions souvent associées au tourisme et qui conserve sa musique, traditionnelle ou non, à chaque coin de rue, véritable moteur de la ville; son front de rivière piétonnier sur lequel sont situés de nombreux cafés, pubs, restaurants et boutiques d’artisanat.
Derry - Derry-Londonderry
C'est une ville ville fortifiée aux deux noms, reflétant son âme divisée entre catholiques et protestants. Les panneaux routiers d’Irlande du Nord indiquent Londonderry, tandis que ceux de la République d’Irlande indiquent simplement Derry . Techniquement, Londonderry est le nom officiel de la ville, mais dans la vie de tous les jours, les gens, indépendamment de leurs croyances religieuses et politiques, ont tendance à l’appeler Derry. La ville a connu une histoire mouvementée et sanglante, D’abord avec ses nombreux sièges et guerres contre l’armée britannique, puis avec les famines et les migrations vers l’Amérique pour échapper aux dures lois britanniques. Mais elle est devenue tristement célèbre dans le monde entier pour les violents troubles à l’époque des tensions entre les populations catholiques et protestantes qui ont culminé dans le massacre rebaptisé Bloody Sunday (dimanche sanglant) le 30 janvier 1972 : lors d’une manifestation pacifique pour les droits civiques et l’accès à la fonction publique, la police protestante a tiré sur la foule désarmée, tuant 13 civils catholiques.
Hommage aux victimes, 50 ans après
Fortifications
St Colomb’s cathedral-Londonderry-
Hôtel de ville Derry
Plage de Downhill
Chaussée des géants.
La Chaussée des Géants est un promontoire formé par quelque 40 000 colonnes hexagonales de basalte d’origine volcanique. Située en Irlande du Nord, La Chaussée des Géants a été découverte en 1693, mais ce n’est qu’en 1771 que les premières recherches géologiques ont été entreprises, qui ont permis d’établir l’origine volcanique du phénomène. la Chaussée des Géants est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1986.
La Chaussée des Géants est le résultat d’un bouleversement naturel datant de plus de 60 millions d’années. Les éruptions volcaniques ont produit une grande quantité de lave, qui a glissé sur le socle de craie et, au contact de l’eau et de l’air, s’est refroidie rapidement, créant ces incroyables colonnes hexagonales. Ce déversement progressif de lave s’est produit au cours de différentes périodes d’activité volcanique, donnant lieu à différents niveaux de formation de basalte : les basaltes inférieurs, supérieurs et moyens, auxquels appartiennent les roches de la Chaussée des Géants, sont encore identifiables aujourd’hui. Par la suite, sous l’action lente du temps et la force érosive de la mer et du vent, des roches de différentes formes et des formations de lave complexes ont été "moulées" érodées, que l’on peut admirer près des falaises telles que la célèbre Orgue.
Nuit à Bally castle town -appartement-
Si vous explorez les paysages côtiers du comté d'Antrim, au nord-est de l'Irlande du Nord, vous arriverez à la station balnéaire animée de Ballycastle. La ville, qui a été élue Meilleur endroit où vivre en Irlande du Nord par le Sunday Times en 2022, est une base idéale pour explorer la magnifique côte de la Chaussée des Géants et les vallées environnantes.
29 mai 2023
Bally Castle-Belfast-New Grange- Dublin 270 KM
Belfast a été le centre névralgique des- Troubles à savoir le conflit entre les Républicains, la partie de la population qui lutte pour une Irlande unie, et les Loyalistes, la composante fidèle au gouvernement britannique. Cette "sorte" de guerre civile a bouleversé l’histoire contemporaine de l’Irlande du Nord. La ville était en effet divisée par la ligne de paix, créée en 1970 pour séparer les citoyens loyalistes et protestants du quartier de Shankhill des citoyens républicains et catholiques de Falls Road. Après des décennies de combats, l’accord de Belfast a officiellement mis fin aux tensions le 10 avril 1998 et la ville est aujourd’hui sûre et tranquille. Des fresques murales réalisées par des artistes locaux témoignent de ces années turbulentes et sanglantes. La fresque la plus célèbre de Belfast est celle qui représente Bobby Sands, volontaire de l’IRA- une organisation paramilitaire indépendantiste-. Le jeune homme est mort à la prison de Long Kesh après une grève de la faim qui a duré 66 jours, en signe de protestation contre le régime carcéral sévère imposé aux prisonniers républicains.
Fresques murales
Divis Tower marque l’entrée du quartier catholique Falls Road. Vingt étages d’appartements tout droit sortis des années 1960, qui trônaient autrefois sur un ensemble de cités au design similaire. Les autres immeubles ont aujourd’hui disparu, mais la tour est restée, sa façade rouge érigée en portique d’entrée de l’ouest de Belfast. En 1969, quand des émeutes éclatent au pied du bâtiment, la police sort les mitraillettes. Un garçon de 9 ans tombe, abattu dans l’appartement de ses parents – il est le premier enfant tué dans une guerre civile qui commence à peine. L’armée finit par prendre possession des derniers étages de Divis et y installe ses snipers, au moment où la capitale nord-irlandaise devient un champ de bataille. En tout, une trentaine de résidents du complexe seront tués et il faudra attendre 2005 pour que le poste d’observation installé sur le toit soit démantelé. En 23 ans de paix, la tour est redevenue paisible ; seuls quelques drapeaux tricolores fatigués flottent aux fenêtres.(d'après le site-Les jours)
Divis Tower
New-grange
Installé dans la vallée de la Boyne dans l’est-irlandais, le site aurait été édifié autrefois par des fermiers au temps de l’âge de pierre et serait également connu sous le nom de “New-farm of Mellifont”.
Il servait autrefois de temple et de tombes mortuaires. Selon la légende, il serait d’ailleurs le lieu de sépultures de grandes divinités de la mythologie irlandaise, comme Dagda et son fils Aengus.
La date de sa construction serait autour de l’année 3200 avant notre ère. Cela fait de New-grange un édifice plus vieux que la célèbre pyramide de Gizeh (Egypte) de 600 ans. Il précède également de 10 siècles le monument mégalithique de Stonehenge situé en Angleterre.
Nuit Dublin
30 mai- 31 mai
Dublin
Trinity College située à Dublin est la plus ancienne université d’Irlande, fondée par la reine Élisabeth I en 1592 : elle a été créée par une charte royale et s’est inspirée du style des universités d’Oxford et de Cambridge.
À quelques pas du Trinity College et au cœur de Temple Bar se trouve l’un des sites les plus emblématiques de Dublin: Ha’ Penny Bridge. Ce magnifique pont piétonnier qui enjambe la rivière Liffey est le plus ancien de Dublin, avec sa forme sinueuse en fonte et sa couleur blanche inimitable. Il a été construit en 1816 sous le nom de Wellington Bridge et a acquis son surnom le plus célèbre grâce au péage d’un demi-penny qui était imposé à tous ceux qui le traversaient, jusqu’à ce qu’il soit aboli en 1919
Le quartier de Temple Bar, au centre de Dublin, est un réseau de rues étroites, de cafés, de bars, de théâtres et surtout de pubs, où l’on joue de la musique traditionnelle irlandaise. C’est le lieu de rencontre des jeunes, le centre névralgique du divertissement, bondé d’artistes de rue, de musiciens et de nombreux piétons, parsemé de restaurants branchés, de galeries à la mode, d’espaces d’exposition et de centres culturels. C’est le quartier le plus dynamique de la ville, plein d’innovation, d’art et de divertissement.
Si vous passez devant la statue de Molly Malone, une poissonnière à la vertu facile, vous serez « obligé » de flatter son décolleté, afin d’invoquer la chance et un futur retour dans la capitale irlandaise.
C’est dans ce bâtiment élégant et majestueux surplombant O’Connell Street que s’est jouée l’une des pages les plus importantes de l’histoire irlandaise. En effet, lors du soulèvement de Pâques 1916, le GPO devint le quartier général des chefs de l’insurrection et c’est ici que fut déclarée l’indépendance de la République d’Irlande. Sur sa façade, on peut encore voir les marques laissées par les attaques des forces britanniques et le musée dédié vous fera revivre chaque instant de ce moment historique.
Fondée en 1037 sur les vestiges d’une ancienne église viking, la cathédrale Christ Church est vraiment immense: 70 mètres de long et 24,70 mètres de haut sous la voûte. Cette grande et imposante cathédrale a connu une histoire mouvementée au fil des siècles et a fait l’objet de nombreuses restaurations et modifications pour arriver à son aspect actuel. Ne manquez pas de visiter la crypte, qui contient les Trésors de Christ Church, une précieuse collection de manuscrits et d’objets anciens, et le cœur de St Laurence O’Toole, un reliquaire inestimable.
Difficile de parler de château: il s’agit en fait d’un manoir, une riche résidence royale. Le château de Dublin est toujours le lieu des inaugurations présidentielles et des visites d’État officielles. Il reste peu de choses de l’ancienne forteresse normande sur laquelle il a été construit, mais à l’intérieur, vous pouvez admirer les salles d’apparat richement décorées et la salle du trône de Guillaume d’Orange. Le bâtiment est également entouré de magnifiques jardins très appréciés des Dublinois.
Dublin est une capitale à taille humaine, où il fait bon se balader à pied, au fil des rues. Il faut prendre le temps pour découvrir toute la richesse culturelle, mais aussi humaine de Dublin. Une ville attachante, que les étudiants du monde entier adorent pour sa qualité de vie festive à dimension humaine. Mélange de traditions et de modernité.
02/06/2021
Beau périple où nous avons écumé les moindres recoins sur un rythme soutenu à savoir une moyenne de 9 km par jour.
Trajet
13-14 octobre Bari
14 -15 octobre Trani
15- 17 octobre Locorotondo-Alberobello-Noci-Martina-Franca-Cistermino-Ostuni
17-18 octobre Taranto-Gallipoli
18-19 octobre Santa Maria di Leuca-Otranto-Lecce
20-21 octobre Lecce-Monopoli-Polignano a mare
22 octobre Bari
Région âpre aux églises somptueuses, amers romans posés en bordure de lʼeau dans le nord de la mer adriatique ou ionienne et où plus au sud le baroque reprend sa revanche, ses droits sur le protestantisme, le classicisme et assied sa magnificence.
La pierre est belle et les villages/villes sont variés dans lʼarchitecture comme dans les couleurs selon les régions. Le blanc chaulé étincelant est remplacé par la pierre blonde qui s’exalte sous le regard intense du soleil.
La campagne dans les Murges est assez “insoutenable” de par son aridité, ses dolines aux villages troglodytes, de par la noirceur de la terre et la désertification des cultures en cette saison.
Le Solento aux champs dʼoliviers millénaires (ayant résisté aux invasions, au feu ...) dévastés par la maladie : (le Xylella fastidiosa ) offre des paysages dʼarbres sans feuilles, toiles dʼaraignées argentées qui renvoient aux paysages dʼhiver alors que lʼautomne et les persistants “écarlatent”. Seule la région de la vallée dʼItria est riche en fruitiers, cultures maraîchères et très verdoyante.
Les champs le plus souvent sont ourlés, brodés de murets en pierres sèches et de figuiers de barbarie sans épines comme à Lanzarote et animent cette terre aride et riche selon les terroirs, les territoires.
La mer enveloppe cette langue de terre. Elle est à bout de bras visuellement, “éperdument” et le turquoise rivalise dʼintensité avec le bleu Lapis Lazuli ourlés du blanc des vagues.
Les hommes et femmes sont petits et offrent encore des visages dʼantan. La jeunesse épouse le style international voire internet-national de notre planète en danger.
Les places le soir sʼégaillent de ces visages masqués par ces couches “serviettes hygiéniques”. Les bars, les restaurants sʼaniment.
La nourriture est bien celle dʼune terre sans fioriture, aux produits de qualité qui se suffisent à eux même.
30/05/2021
En ces temps "maudits" prendre l'avion est assez éprouvant. Petit avion bondé (rentabilité oblige). Escale de 3/4 heures à Porto coincés dans l'avion. Nourriture payante et très mauvaise. Un bataillon d'infirmières nous attendait à l'arrivée pour vérifier et ou réaliser un test PCR. Munie du test PCR réalisé en France il m'aura fallu pourtant deux heures pour sortir de l'aéroport et récupérer la voiture de location.Au moins à Madère la sécurité sanitaire ne feignait pas par rapport au Covid.
C'est là que tout commence.
Contrairement à mes autres voyages celui-ci n'était pas préparé. Je n'avais aucune idée du relief de ce caillou. Destination choisie à « la va vite » car un des rares pays ouverts aux européens en ces temps de pandémie mondiale. J’ai appuyé bouton Madère pour reprendre ma liberté .
La Prise en main de la conduite à l’assaut de ce rocher aux routes verticales, aux virages en épingle à cheveux … fut une épreuve angoissante voire pétrifiante. Et pour augmenter l’angoisse les routes sont trop souvent étroites pour deux voitures et pour aggraver mes affres la route borde trop fréquemment la falaise à pic sans garde fou. En regard de cette conduite vertigineuse, les sensations du manège grand huit sont douces… J’ai mis plus d’une heure pour effectuer les 25 kilomètres pour rejoindre la chambre d’hôte réservée.
Madère venait de subir une tempête qui comme une balle dans un jeu de quilles avait entrainé la chute des arbres. Des canalisations étaient rompues et l’eau dégoulinait, ruisselant sur ces routes au dénivelé de plus de 30%.
Fourbue après un long trajet en métro avec sac à dos, et après le vol Air France low-cost, je découvrais en cette soirée d’hiver cette côte nord, âpre due en partie à la roche noire volcanique, abrupte et inabordable.
La maison d’Hôte, architecture en lave noire est située sur un chemin en cul de sac. Je vais y rester cinq jours. J'irais ensuite dans une chambre d'hôte à ARCO DE CALHETA adossée à la montagne à 800m d'altitude en cul de sac et je terminerai par Funchal dans un hôtel remarquablement bien situé dans les vieux quartiers.Il faut absolument séjourner à Funchal ce qui permet de rayonner dans toute l'île par des chemins différents.
Cette première chambre est située face à l’océan, vue superbe, repas très conviviaux et délicieux réalisés par une hôtesse parlant un français impeccable.
Le lendemain et les jours suivants je vais découvrir ce caillou volcanique posé sur l’océan tel un sapin comme une ligne verticale, aux villages accrochés comme des guirlandes sur ces parois rigides.
Rappelez vous la rue la plus « pentue » de San Francisco ( la Lombard street avec 31% de dénivelé). Alors vous pouvez visualiser les routes taillées dans ce roc, des lacets en pentes et des montées vertigineuses: l’horreur pour ceux qui comme moi ont le vertige et la hantise de caler dans ces côtes et d’être obligés de re-démarrer « à la verticale » avec le frein à main qui ne sert d’ailleurs plus à rien. C’est à se tordre les boyaux certes excellent pour les abdominaux…
J’ai découvert l’ensemble de Madère au rythme d’un escargot qui a l’avantage sur moi de coller au sol alors que je roulais sur ces dénivelés au bord de précipices où il est très difficile voire impossible de se garer pour prendre une photo voire pour un arrêt pipi. Hors de question de s’arrêter au stop en ayant les roues arrière pour ainsi dans le vide car alors comment repartir… Heureusement le-la Covid a fait fuir les touristes et les routes étaient désertes-"Circulez, ya rien à voir", passez sans vous arrêter au risque de…-
Évidemment on n’a rien sans rien, certes la peur au ventre mais la côte nord la plus escarpée-montueuse- de l’île offre des paysages grandioses, Une côte vertigineuse, hostile, aux falaises de 400-500-600 mètres à l’aplomb de la route.
Ce rocher est bétonné au maximum et quand c’est impossible les hommes ont créé des téléphériques pour récupérer aux pieds des falaises la moindre parcelle de terre arable. La densité de Madère (267 au km2) représente plus du double de la France (118 au km2)et sa superficie de 750 km2 est 858 fois plus petite que celle de la France -643801 km2-
Ce rocher volcanique exploité immodérément est grafigné, lacéré, éraflé par ces méandres routières taillées à main d’ouvriers/bagnards en rappel, suspendus dans un panier aux parois... Ces mêmes hommes ont créé les levadas-canaux d’irrigation- dès le 16ème siècle jusque dans les années 1940 qui serpentent tout autour du rocher pour récupérer l’eau afin d’irriguer les cultures. Travail titanesque. Ces canaux sont doublés d’un chemin-parapet pour les entretenir et désormais deviennent les parcours privilégiés des randonneurs, véritable manne touristique pour l’île.
En ce 21ème siècle avec les nouvelles technologies, le cœur de ce piton est perforé, transpercé par un réseau de tunnels tel un circuit Coronaire. Assurément on y gagne le confort rapide des autoroutes mais adieu au vertige des paysages à couper le souffle.
Située entre 300 et 1300m d'altitude, la forêt laurifère de Madère est une réplique des forêts qui recouvraient l'Europe jusqu'à la dernière période de glaciation. On date les premiers arbres à plus de 15 millions d'années ! Cette zone est la plus vaste forêt de laurier du monde. Elle est composée à 90% de forêt primaire.Les hommes depuis le 15ème siècle ont dévasté cette forêt laurifère pour récupérer une terre agricole. Pour compenser cette perte les divers gouvernements ont reboisé avec de l’eucalyptus intrusif. Actuellement, la conscience écologique aidant on replante des plantes endémiques… Les Agapanthes toutes aussi intrusives forment des haies drues tout au long des chemin tout comme les hortensias et la végétation, comme aux Antilles et dans les pays tropicaux humides, s’enfièvre et déploie un certain gigantisme.
Les vallées déclinent du sommet vers la mer encombrées de cubes blancs sans charme aux toits rouges -tuiles mécaniques- qui magnifient pourtant les contrastes des verts et rouges. Les routes bordées de ces villages sans charme qui partent à l’assaut des sommets mènent à des cul de sac. Il est impossible de se balader transversalement, il n’y a pas de chemins comme dans nos campagnes françaises. On monte et on redescend par le même itinéraire.
C’est avant tout un pays de « campagnes » et surtout de montagnes mais tellement bâti que nous en sommes exclus. Marcher des kilomètres sous des couverts de feuillages d’essences différentes sans horizon le long des Levadas n’est pas trop ma « cup of tea »,moi qui aime voir loin. Je me suis trompée de destination.
Quant aux sommets de 1800/1600 mètres d’altitude nimbés le plus souvent de brouillards (surtout en hiver), ils offrent alors une vision d’une mer de nuages blancs comme en avion. j’y reviendrai avec un chauffeur dans une autre vie.
L’océan atlantique entoure ce rocher mais il reste inaccessible sur la plus part des côtes. Il n’y a pas de plage et on est la majorité du temps tenu à distance, hors du paysage, en surplomb à regarder cette côte de falaises déchiquetées du haut de parapets à 400-500-600 mètres d’altitude.
Du Nord est -Ponta de Sao Lourenço au sud - Jardim do Mar- les paysages sont sidérants, prodigieux.
Ponta de Sao Lourenço « les high lands » de Madère, à découverts sur des kilomètres, couverts d’un tapis d’herbes vert, dru avec des fleurs tropicale bordés par l’Atlantique ponctué de rochers volcaniques rouges sang et noirs. L’océan y fracasse sur les rochers son écume comme un geyser. Époustouflant…
De Ponta de Sao Lourenço à Jardim do Mar le petit Saint Tropez de Madère, les paysages sont immensément grandioses. Les falaises sont hautes très hautes et tombent à pic sur cet océan qui brode la côte de son écume blanche en furie.
Les villages
- Seixal avec sa piscine «sur»-naturelle en lave noire rincée par les vagues;
- Achadas da Cruz situé à près de 700 m d’altitude avec son téléphérique de 434 m de dénivelé pour remonter les produits maraichers des paysans;
Ponta do Pargo et son phare posé sur un paysage vertigineux de landes qui bornent le contour des falaises sans « pare-feu ». C’est là où se rejoignent la côte nord et la côte sud.
La côte sud déroule ensuite ses villages de pêcheurs, ses cultures en terrasse essentiellement de bananiers et ou encore des culture de la vigne en pergolas (ou « latada »). Ce sont des conduites en treilles basses (à hauteur d’homme) avec légumes complantés. C’est à dire qu’il y a d’autres cultures en dessous (céréales, potagers, etc.) pour optimiser l’espace au mieux.
Jardim do Mar aux cultures potagères en terrasses où la nature foisonne de palmiers, bougainvilliers, de plantes tropicales et de fleurs exotiques et où les maisons tentent de se faire une place. Il n’y a guère d’intimité dans ce village où l’on passe par le jardin du voisin pour rentrer chez soi comme à Santorin en Grèce.
- La perle de la côte sud à quelques kilomètres de la capitale Funchal: Le belvédère du Cap Girão, situé sur le plus haut promontoire d'Europe, à 580 m d'altitude, offre une vue panoramique, une vue en plongée verticale tel un saut sans parachute sur des petites zones de terres cultivées en contre-bas au pied de la falaise qui créent un parterre-patchwork.
Les petites églises du 16-17ème siècle, bijoux d’architecture, chefs-d'œuvre de la joaillerie manueline portugaise aux intérieurs d’une richesse flamboyante contrastent avec l’architecture des pavillons individuels tous construits sur le même plan dans l’ensemble de l’île.
Funchal, charmante ville reflétant le monde ancien et le présent. Très développée qui remonte de la mer vers la montagne, occupant une vaste cuvette en amphithéâtre face au sud. C’est là qu’il faut résider car nous éprouvons enfin une notion de « vastitude » de par cette cuvette topographique. Plusieurs chemins s’offrent à nous pour circuler. Cette sensation d’impasse éprouvée tout au long du périple s’évanouit enfin.
Au fond jamais un homme n’avait mis les pieds sur ce piton inhospitalier de par ses falaises, peu propice à l’expansion de par sa superficie et sa verticalité, ses aplombs, il aura fallu le 15ème siècle pour que commence l’histoire véritable de Madère avec l’appétence avide des occidentaux à s’emparer du monde.
Actuellement la terre fait cruellement défaut et dès qu’ils le peuvent ils érigent une habitation en terrasse avec un jardin-potager suspendu à flanc de montagne sans aucun garde de corps.La culture des bananes en terrasse jusqu’au sommet reste pour moi une énigme: il faut presque une corde de rappel comme en ascension alpine pour les défricher, les entretenir… Quelle boulimie dévastatrice.